Nouveau scandale de matchs truqués au tennis ?

C'est une balle en plein cœur du monde du tennis que Chris Eaton, directeur d'intégrité au Centre national pour la sécurité du sport, vient de révéler dans les colonnes du "Guardian". En sus de lâcher que les matchs truqués sont légion sur le circuit Challengers, cet ex-policier d'Interpol annonce au journal anglais que le milieu du tennis est sous la coupe du crime organisé. Zoom sur cette affaire qui risque de faire monter le milieu au filet des confidences.

Pourquoi cela ne touche pas le tournoi ATP ?

Comme le rappelle si justement Chris Eaton, l'argent est devenu le nerf de la guerre. A voir combien touchent les joueurs du Top10 mondial et ceux du meilleur tournoi Challengers, il y a un gap tellement conséquent que l'appât du gain expliquerait en partie ces paris truqués. Novak Djokovic et Petra Kvitova ont remporté chacun 1,76 million de livres lors de leur victoire en finale de Wimbledon, en juillet dernier. A l'étage inférieur, les événements les plus lucratifs sur le Challenger Visite ne rapportent "que" 12.000 livres pour le vainqueur. Le money prize de "la seconde division du tennis" pourrait être revu afin de calmer les ardeurs de certains joueurs peu scrupuleux.
Bien qu'épargnée par cette main-mise du crime organisé sur des paris truqués, l'ATP reste vigilante. Dans un communiqué, l'organisation internationale a déclaré: "La menace de la corruption existe dans tous les sports. Nous prenons cette confidence très au sérieux et prévenons continuellement nos membres sur les risques et les conséquences des paris truqués".

Quelle solution pour éradiquer ce fléau ?

Aux yeux de Chris Eaton, le moyen le plus efficace pour lutter contre ce fléau doit passer par une volonté interventionniste des gouvernements. Ces derniers seraient l'unique solution en vue d'un résultat efficace de façon rapide.
"Le vrai travail, c’est l’investigation, la supervision, le contrôle des joueurs, des vérifications au hasard des joueurs et des arbitres. Un travail de professionnels", confie au Guardian le spécialiste. C'est justement là où le bas blesse puisque aucune structure professionnalle s'occupe de ce secteur. L'intervention des États seraient alors les seuls à pouvoir se pencher sur le crime organisé pourvoyeur de ses paris truqués. Difficile de remettre en cause l'analyse de Chris Eaton : "Si vous arrêtez l’argent… l’argent vient des paris sportifs et non des matches truqués. Les matches truqués sont le résultat final."