Deux bars fermés dans le canton de Vaud pour avoir proposé des paris clandestins

La police du commerce a fermé lundi deux bars de Renens, en Suisse, qui abritaient des jeux de hasard et des paris sportifs clandestins. Mais selon un parieur, ces lieux ne sont que la face immergée de l’iceberg.

« Le phénomène s’est répandu. Il attire toujours plus de clients car les gains ne sont pas imposés. Un des deux commerces de Renens menait cette activité de paris clandestins depuis sept ans, révèle le parieur qui a souhaité garder l’anonymat à 20 Minutes. Au début, il n’y avait qu’un ordinateur. Après, il y en a eu une quinzaine. Les week-ends, on pouvait attendre jusqu’à 30 minutes pour pouvoir jouer tellement c’est plein. Certains ont tout perdu. Moi, il m’est arrivée de jouer jusqu’à 5.000 CHF par week-end ». D’après d’autres témoignages, toute la ville était au courant. Pourtant, la police du commerce avait effectué un contrôle infructueux en 2010. D’après le parieur anonyme, le patron aurait été averti de cette visite et aurait caché les ordinateurs. Toujours selon lui, « le réseau mafieux attribue 25% des mises au bar et récupère le reste ».

Ces deux fermetures ont fait quelque peu vaciller le milieu des paris clandestins vaudois. Selon les informations de 20 Minutes, certains établissements qui collaborent avec la Loterie Romande ont aménagé des endroits discrets pour ce genre de paris, au grand désarroi des kiosques et bars qui proposent des paris en toute légalité. « Je perds mes clients car ils sont imposés chez moi dès qu’ils gagnent plus de 1.000 CHF, alors que 100 mètres plus loin, ils empochent la totalité de leur gain. Il y a un problème, souligne le patron d’un établissement légal, qui précise que les paris clandestins sont souvent pris en dehors de la salle principale. En général, c’est dans les fumoirs. Les exploitants se méfient particulièrement des nouveaux clients ». Cette pratique serait également répandue à Genève. Pour lutter ce marché illégal, la Loterie Romande (LORO) estime qu’il faut exonérer d’impôts tous les gains des jeux de hasard. « Cela doit se faire au nom de l’égalité entre tous les joueurs », selon Danièle Perrette, de la LORO.

Avec 20Minutes.ch