Mario Draghi écarte toute remise en cause de son plan de rachat d'actifs toxiques

L'euro poursuivait sa dégringolade face au dollar vendredi, tombant à ses plus bas depuis mars, suite aux déclarations du président de la BCE Mario Draghi écartant toute remise en cause de son plan de rachat d'actifs toxiques.

Vers 16H00 GMT, la monnaie unique s'échangeait à 1,0867 dollar contre 1,0928 dollar la veille vers 21H00 GMT, chutant même à 1,0859 dollar vers 15H35 GMT, son plus bas en sept mois.
La monnaie unique reculait également face à la devise nippone, à 112,91 yens contre 113,65 yens atteignant même 112,61 yens vers 13H45 GMT, son plus bas en trois semaines.
Le billet vert perdait aussi des points face au yen japonais, à 103,90 yens contre 103,99 yens la veille.

La paire euro-dollar a connu une semaine mouvementée avant que la monnaie unique ne s'écroule face au dollar. Ceci après la mise au point opéré par la BCE face aux rumeurs persistantes sur un possible ralentissement de ses rachats d'actifs.

Pourtant l'euro a d'abord rebondi, franchissant même dans un premier yemps le seuil de 1,10 dollar, quand M. Draghi a déclaré qu'aucune extension du programme actuel de rachat de dettes mené par son institution au-delà de mars 2017 n'avait été discutée lors de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.
Mais il a également indiqué que le conseil n'avait pas statué sur une réduction progressive du même programme. Une mise au point qui a fait reculer l'euro. Un repli qui s'est par la suite accentué lorsque M. Draghi a jugé peu probable un arrêt soudain des rachats de titres.

Il faut dire que les rumeurs évoquant une possible réduction du plan de rachats de dettes circulaient depuis début octobre, alors que les marchés commencent à douter des capacités de la BCE à respecter rigoureusement son plan au regard des critères stricts qu'elle a elle-même fixés.

Selon les analystes, si la BCE n'a pas déclaré vouloir poursuivre son programme de rachats au-delà de 2017 comme prévu, elle n'exclut pas de le faire avant la fin de l'année. 

La décision pourrait notamment être prise en décembre lors de la prochaine réunion des gouverneurs, fixée au 8 décembre.

Sur le marché, les investisseurs sont quasiment persuadés que la BCE est la seule grande banque déterminée à poursuivre son programme d'assouplissement. Ce qui pénalisera l'euro et pourrait même faire baisser la monnaie unique à 1,08 dollar dans les semaines à venir.

De son côté, le dollar de son côté continue de se renforcer face aux autres monnaies. Le billet vert profite notamment des pronostics favorables à la candidate démocrate Hillary Clinton pour l'élection présidentielle américaine qui se tiendra dans deux semaines, et de la perspective d'une hausse des taux directeurs de la Fed en décembre.

Toutefois, à mesure que la date de sélections approche, la volatilité sera plus forte sur les marchés.

Vers 16H00 GMT, la livre sterling remontait légèrement face à la devise européenne, à 89,01 pence l'euro, mais tombait face au billet vert, à 1,2208 dollar la livre.
Le franc suisse consolidait ses positions face à la monnaie unique, à 1,0810 franc l'euro, soit son plus haut depuis début août, mais reculait face au dollar, à 0,9949 franc le dollar, baissant même à 0,9962 franc vers 12H55 GMT, son plus bas niveau depuis fin mai.

Le yuan chinois a fini en net recul face au dollar, à 6,7670 yuans le dollar contre 6,7449 yuans la veille vers la même heure , atteignant ainsi son plus bas niveau en fin de séance depuis six ans.