Forex: Les chiffres décevants de l’emploi américain

La livre britannique retrouvait quelques couleurs vendredi après s’être effondrée face à l’euro et au dollar, tandis que ce dernier se retrouvait fragilisé par les chiffres décevants de l’emploi américain.

Vers 16H00 GMT, l’euro retrouvait la stabilité face au dollar, à 1,1154 dollar contre 1,1153 dollar la veille vers 21H00 GMT, après avoir chuté à 1,1104 dollar vers 07H25 GMT, soit son plus bas en deux mois.
L’euro tombait également face au yen nippon, à 115,30 yens contre 115,93 yens jeudi.
Le billet vert reculait aussi face à la devise japonaise, à 103,40 yens contre 103,95 yens la veille au soir.

Le bref plongeon de la livre britannique en début d’échanges asiatiques a focalisé toute l’attention des investisseurs ce vendredi. D’autant plus qu’aucun événement particulier ne permet d’expliquer ce vif repli. La devise britannique s’est effondrée face au billet vert, atteignant son plus bas en 31 ans (record).

La rumeur avait d’abord voulu qu’un « fat finger » (saisie malencontreuse d’un trader qui entre par exemple 100 millions au lieu de 10) ait eu lieu, avant que les cambistes n’attribuent finalement la chute à un bug informatique. En effet, il semblerait que des algorithmes aient vendu la livre alors que les liquidités disponibles n’étaient pas suffisantes, expliquent les analystes.

Pour d’autres observateurs par contre, c’est la perspective d’un hard brexit qui a occasionné cette dégringolade de la livre. Le divorce entre Londres et Bruxelles pourrait en effet être acté sans qu’un promis sur le plan économique n’ait été trouvé. Et c’est le scénario le plus redouté par les milieux d’affaires, car cela pourrait leur fermer les portes du marché unique.

Jeudi déjà, le président français François Hollande annonçait déjà les couleurs en plaidant pour la fermeté de l’UE dans les futures négociations sur le Brexit avec le Royaume-Uni. Une prise de position qui a pu provoquer des ventes massives de livres.

Pourtant, la forte baisse de la livre était prévisible, estiment certains experts. Selon ces derniers, c’est le résultat d’une accumulation d’éléments négatifs. Et le pire reste à venir pour ces analystes qui pensent que le record atteint par la devise britannique pourrait être dépassé.

Une chose est certaine, la situation actuelle de la livre sterling montre à quel point elle est fragile. Elle n’a ainsi même pas pu profiter des chiffres décevants de l’emploi américain qui ont légèrement affaibli le dollar.

En effet, les statistiques mensuelles de l’emploi américain publiées vendredi font état d’un ralentissement en septembre du nombre d’embauches, avec seulement 156.000 emplois nets créés. Bien moins donc que ce qu’espéraient les analystes, ces derniers tablant sur un taux de chômage stable à 4,9 % contre 5 % désormais. 

À noter toutefois que les chiffres d’août ont été révisés à la hausse, de 151.000 à 167.000 nouveaux emplois. Et le rapport contient également d’autres éléments positifs comme la légère hausse du taux de participation à l’emploi et des salaires. De quoi conforter les investisseurs dans l’idée que la Fed relèvera ses taux en décembre.

Vers 16H00 GMT, la livre sterling remontait légèrement face au dollar, à 1,2931 dollar, après avoir chuté à 1,1841 dollar la veille vers 23H10 GMT, atteignant son plus bas depuis fin mars 1985. La devise britannique regagnait aussi quelques points face à l’euro, à 89,98 pence l’euro contre 88,42 pence l’euro jeudi à 21H00 GMT.
Le franc suisse demeurait stable face à la monnaie unique, à 1,0939 franc l’euro, et faisait de même face au billet vert, à 0,9809 franc le dollar.