Selon le Groupement romand des études des addictions (GREA) qui estime que les paris sportifs représentent l’une des offres les plus addictives et s’adressent en particulier à un public jeune et vulnérable, les pertes des parieurs sportifs ont augmenté de plus de 50% l’an dernier, et ont été multipliées par dix en dix ans. Un phénomène inquiétant.

Les paris sportifs font de plus en adeptes, en témoigne la forte croissance du produit brut des jeux (PBJ) du secteur ces dernières années, d’environ 3 millions de francs en 2012 à 38 millions en 2021, avec un pallier à 25 millions en 2020. Une croissance qui s’est accélérée en 2018 avec le lancement de Jouezsport !, et qui s’explique en 2021 par des campagnes marketing agressives ciblant les très jeunes pendant l’EURO de football.

Selon le GREA, les paris sportifs ont un caractère plus addictif que d’autres jeux de hasard et d’argent du fait de l’autorisation du live betting, du public ciblé qui est particulièrement vulnérable aux comportements de jeu excessif, ou encore de la nature du jeu, les parieurs ayant tendance à surestimer leurs chances de gagner.

Face à ce constat, le GREA insiste sur l’urgence d’améliorer l’encadrement légal des offres de paris sportifs et surtout de leur promotion excessive. Et souligne que la France a déjà réagi en « édictant des règles précises pour l’encadrement des campagnes publicitaires ». Il estime également que « la Suisse a urgemment besoin de recherches poussées sur le jeu excessif en fonction du type de jeu et du public, par exemple avec l’introduction d’un monitorage national ».